Témoignages d'adultes
Des mots de l’architecte
La démarche que j’ai cherché à développer a 2 orientations essentielles :
- permettre à chacun de choisir un thème qu’il a envie de développer : habitat, école maternelle, crèche, internat, lieu sportif, salle de spectacle. L’expression personnelle est valorisée dans la mise en forme du croquis à l’échelle, puis de la maquette. Le projet se fait en fonction de l’environnement.
- faire regarder des réalisations d’architectes renommés. Ceci permet aux élèves de réagir et d’être sensibilisés à un regard critique sur les caractéristiques de chaque architecte.
Tout cela pour permettre aux jeunes de regarder autour d’eux : l’architecture fait partie de notre quotidien, de notre vie, de notre culture, de notre mémoire. Nous ne pouvons laisser le construit à l’ignorance de l’humain. Je suis très heureux de partager avec les élèves, les professeurs, cette expérience pleine d’optimisme et d’espoir pour les jeunes.
Marcello Ricchiero
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Des mots d’un professeur
Cette “fuite” architecturale, dans un lycée sans aucune autre activité artistique, permet à des élèves de résister pour trouver leur voie. Lolita qui était dans l’atelier l’année précédente nous a écrit : “quand je suis arrivée en Seconde, j’avais envie de fuir. Ce sont les activités extrascolaires qui m’ont permis de changer. Je me laissais porter par les choses et maintenant je sais que je peux les porter”. Nous restons 3 professeurs dans cet atelier (français, histoire-géographie, documentation) heureux de faire grandir un peu un regard sur l’architecture et une liberté intellectuelle, avec l’architecte Marcello Richierro. Ce travail en équipe qui permet une réussite toujours renouvelée. Nous sommes divers, architecte, graphiste, paysagiste, professeurs, gestionnaire, secrétaire générale d’Université, élèves, mais nous partageons la passion de l’architecture et la confiance dans les capacités de chacun et en particulier des jeunes. Et je nous souhaite de vivre très souvent ce plaisir du travail fait en coopération. Comme le disait très bien Claude à la fin du voyage, nous sommes tous très reconnaissants à Marcello de nous apprendre à regarder, et de nous accompagner tous sur ce chemin d’excellence.
Dominique Sabroux
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Interview de Claude Vol
Depuis 1999, Claude Vol, professeur de français au lycée Chrestien de Troyes, à Troyes, coordonne avec sa collègue d’histoire-géographie, Dominique Sabroux, un atelier d’architecture de 2 heures hebdomadaires, ouvert aux élèves volontaires (12 cette année).
Pourquoi une telle initiative ?
Nous sommes passionnés d’architecture contemporaine. Il y a quelques années, après avoir rencontré M. Ricchiero, l’architecte qui avait réalisé un bâtiment pour le lycée, nous avons eu envie de travailler avec lui dans le cadre d’un atelier d’expression artistique. Nous sommes financés par le Conseil régional et le ministère de l’Education nationale.
Comment travaillez-vous ?
Il ne s’agit pas d’un cours mais d’un atelier d’architecture, dont le contenu est déterminé en commun avec les élèves. En début d’année, ils choisissent de travailler sur l’un des thèmes que nous proposons (la maison idéale, une école maternelle, une salle de spectacle…). Seuls ou par groupe de 2 ou 3, ils doivent d’abord élaborer un programme architectural, réalisant un mini cahier des charges. Puis, ils réalisent différents croquis (plan masse, coupes, axonométries, etc.), en concertation avec l’architecte. En fin d’année, ils présentent leur projet sous forme de panneaux et de textes, qui sont exposés au lycée.
Quels sont vos objectifs ?
L’architecte apprend aux élèves à savoir observer et comprendre le fonctionnement d’un lieu ou d’un espace. Il les aide également pour le côté technique. Nous, enseignants, nous considérons comme des médiateurs. Nous organisons des rencontres avec des architectes et des urbanistes, des visites et un voyage annuel (Paris, Berlin, Barcelone…).
Que retirent les élèves de cette expérience ?
Ils apprennent à mener un projet personnel, cohérent et progressif. Ils mûrissent, notamment par les échanges avec l’architecte et les autres membres du groupe. Ils acquièrent des connaissances qui enrichissent leur bagage scolaire (nous avons étudié par exemple le Berlin des années 1930 puis la partition de la ville après la guerre). Les rencontres avec les professionnels et les sorties leur ouvrent d’autres horizons.
Quels conseils donner à ceux qui aimeraient monter un tel atelier ?
Une des clés de la réussite est la relation à l’architecte. Il faut bien s’entendre avec lui ! Et ne pas oublier qu’il doit être agréé par le Rectorat. Ensuite, mieux vaut être au moins deux enseignants car le travail préparatoire des visites, voyages et expositions demande beaucoup de temps. On doit aussi remotiver les élèves, en particulier en fin d’année, à l’approche des examens. Cependant la difficulté principale concerne l’horaire de l’atelier : il faut trouver un créneau qui convienne à tous. Mais ces difficultés surmontées, l’expérience est passionnante, tant pour les élèves que pour nous, architecte et enseignants.
Propos recueillis par Stéphanie Barioz (Editoile)
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Dédicace éventuelle
A tous les anciens élèves de cet atelier, et en particulier, Aïchatta, Stéphanie, Delphine, Elodie, Sarah, Cécile, Lise, Marie, Amandine, Hélène, Delphine, Julie, Nicolas et les autres Aux adultes qui ont accompagné nos voyages, Odile, Jocelyne, Martine, Cédric, José, Béatrice.
