
Voyage à Lyon
Georges Adilon, architecte de l’externat Sainte Marie à Lyon.
”Je ne peux dissocier “la pente” de l’environnement existant bâti ou non, ni de l’orientation, ni de la lumière qui transforme l’espace. Séparer un de ces éléments, la pente, de l’ensemble serait de mon point de vue le traiter comme un problème technique. Or tous ces éléments et d’autres non cités, sont imbriqués et concourent à l’élaboration d’un projet qui relève du domaine artistique, pas de l’art de construire seulement mais faisant partie de ce qu’il est convenu d’appeler l’architecture. Aussi, dans la présentation de mon travail je dépasserai le seul point de vue de l’Architecture dans la pente.”
Georges Adilon |
Georges Adilon, né à Lyon en 1928, est un artiste aux multiples facettes : d’abord peintre, devenu architecte agréé en 1981, créateur de mobiliers et éléments de second œuvre pour ses édifices. Son œuvre ne peut se comprendre que dans le long terme. Pendant un tiers de siècle Georges Adilon a développé son architecture en trois sites, dans une totale communion avec le maître d’ouvrage, le père mariste Marc Perrot. Deux de ces établissements d’enseignement secondaire, l’externat Sainte Marie et le collège de la Solitude, se trouvent à Lyon, sous la basilique de Fourvière, accrochés aux pentes de “la colline qui prie”, et le troisième non loin, à la Verpillière. Ne pouvant créer qu’en affinité profonde avec ses commanditaires, l’homme a peu construit ailleurs, au plus une trentaine de maisons, une usine, quelques aménagements de bureaux et boutiques, le tout à Lyon ou dans les environs. Sa modestie n’est pas feinte. Dans les trois sites maristes, il a laissé tels quels les bâtiments anciens, certains remontant au XVIIe, et glissé entre eux les siens, année après année. Avec cette architecture qui surgit comme de nouvelles pousses du bâti préexistant, et le respecte, on a la sensation d’un tout qui a toujours été là, d’autant plus que les pentes escarpées de Fourvière interdisent de dépasser l’existant en hauteur.
Archiscopie n° 18 (déc. 2001) |
La manière d’Adilon émane d’une sorte d’évidence intérieure qui tend à aligner les bâtiments sur l’emplacement auquel ils semblaient prédestinés, qui tend à réduire les choses à leur essence ... Architecture de l’intériorité qui s’ouvre sur l’extérieur, architecture du passage, où les transitions sont fluides, mouvantes, qui accueille la lumière et refuse l’aveuglément, où le luxe tient à la simplicité des matériaux, à leur résistance, à la cohérence qu’ils trouvent entre eux.
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